J’ai toujours été celle qui protégeait les autres : mes quatre sœurs, mes parents, des cousines et des amis…
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Quand on m’a diagnostiquée d’un cancer, d’un coup, c’est moi qu’il a fallu protéger. C’est ce qui a été le plus dur, je pense.
J’ai dû me concentrer sur moi, pour la première fois de ma vie. La chimio, même une semaine sur deux, c’est un travail à temps plein. J’avais 27 ans, un master à finir, des projets plein la tête… Beaucoup de mes proches n’ont pas compris, certains se sont éloignés. Je pense qu’ils avaient peur : le mot “cancer”, chez une fille de son âge, ça fait fuir.
J’ai plutôt bien vécu ma maladie, au final.
J’ai gardé mes cheveux, la beauté de ma peau… J’ai juste perdu 25 kilos en six mois. Un jour, après la rémission, une amie m’a dit “ça te réussit”. J’ai failli répondre “quoi, au juste ?”. C’est usant, tous ces jugements… Même si cette fois-ci il s’agissait d’une gaffe. Au fond, elle voulait simplement me dire : “tu es belle, tu es en vie”. C’est bête, mais ça m’a touchée.
La maladie ne m’a pas changée. Je prends un peu plus soin de moi qu’avant, c’est tout. Je fais le tri. J’ai toujours pris la vie comme elle vient (les médecins me trouvaient même trop sereine !), et cette épreuve m’a permis de me rendre compte que je n’avais pas de regrets, même aux pires moments. Bizarrement, je suis presque heureuse que ça me soit arrivé :
Aujourd’hui, je suis indéracinable - sûre de mes choix, heureuse de ma manière de vivre !
Et puis, il y a les petits cadeaux qui tombent du ciel : je me suis acheté un shorty FEMPO le jour de la reprise de mes règles (les médecins les avaient mises en sommeil, pour la chimio, et parce qu’elles sont abondantes et ultra douloureuses). Moi qui ne supportais pas le contact de mes vêtements, pour la première fois, je me sens à l’aise dans ma culotte.
Alors de la joie sur nous toutes et tous -- et les filles, mettez moi 4 modèles de côté, s’il vous plaît, taille 48 😘
Fòs é Lanmou, (Force & Amour en créole)
Valérie-Anne
