Pour le podcast FEMPO, Alice et Nina font un point sur le syndrome du choc toxique dont on entend souvent parler. Elles expliquent en quoi cette maladie rare peut être associée aux protections hygiéniques internes, et quels gestes adopter pour s’en prémunir !
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Vous pouvez retrouver cet épisode via Youtube ✨
Depuis la médiatisation en 2012 et 2017 du syndrome du choc toxique par la mannequin américaine Lauren Wasser, qui s’est fait amputer des deux jambes suite au syndrome du choc toxique : beaucoup de questions ont émergé ! Qu’est-ce que c’est exactement que le syndrome du choc toxique, comment peut-on le contracter ? Quel est le lien avec les tampons ? Certaines protections sont-elles plus dangereuses que d’autres ? Quels sont les gestes de prévention ? On essaye d’y voir un peu plus clair 😊
DÉFINITION DU SYNDROME DU CHOC TOXIQUE
Le syndrome du choc toxique est une infection rare, on compte entre 20 et 30 cas en France par an. Cette infection est liée à la présence d’une bactérie, le staphylocoque doré, ou staphylococcus aureus, dans la flore vaginale de certaines femmes. Le staphylocoque doré est naturellement présent dans ou sur le corps de 30 à 40% de la population (nez, gorge, peau, parfois vagin). Cette bactérie n’est pas en soi dangereuse mais elle peut le devenir.
Il faut que deux conditions soient réunies, premièrement que la femme en question ait dans son vagin un staphylocoque doré qui produit une certaine toxine, la TSST-1, c’est le cas d’environ 1% des femmes. Elle doit aussi avoir ses règles et avoir gardé une protection hygiénique interne trop longtemps (donc tampon, coupe menstruelle, éponge menstruelle). Dans ce cas là, la bactérie est bloquée dans le vagin et ne peut pas en sortir. Donc elle se multiplie, libère la toxine TSST-1, qui passe dans le sang, à travers la muqueuse utérine, et provoque le choc toxique avec les lésions de certains organes comme les reins, les poumons, le foie.
Il faut savoir que le nombre de syndromes du choc toxique aurait augmenté depuis les années 1990. En 1990, aucun cas n’a été déclaré en France, contre cinq cas en 2004, 19 en 2011, 22 en 2014 et 23 en 2017. Mais on ne sait pas si c’est le nombre de chocs toxiques qui a augmenté ou le nombre de déclarations liées à la médiatisation de cette infection.
QUELS SONT LES SYMPTÔMES DU SYNDROME DU CHOC TOXIQUE ?
Les symptômes du syndrome du choc toxique sont de fortes fièvres, des éruptions cutanées qui ressemblent à un coup de soleil, des maux de tête, des douleurs musculaires, des vomissements. Les symptômes ressemblent au départ à ceux de la grippe mais les conséquences peuvent être très graves. On mentionnait la mannequin Lauren Wasser, qui a perdu ses deux jambes suite à un choc toxique. Elle a décidé de consacrer sa vie depuis à sensibiliser les gens à cette maladie et aux gestes de prévention très simples à prendre. Son témoignage sur YouTube nous explique comment elle a surmonté cette épreuve et l’a transformée en une expérience positive : c’est un très bel exemple de warrior !
QUEL LIEN ENTRE CHOC TOXIQUE ET TAMPON OU CUP ?
Pour que les staphylocoques dorés puissent développer ces toxines qui provoquent le syndrome, il faut que l’environnement leur soit favorable : c’est là que le rapport avec les tampons et les cups intervient. En effet, si le tampon est gardé trop longtemps, le sang, restant dans le vagin représente un milieu de culture favorable pour les staphylocoques. Et c’est le même principe pour la cup. Ce sont donc les dispositifs qui retiennent le sang le plus longtemps ou le plus (en terme d’abondance) qui représentent un facteur de risque. Plus le tampon est absorbant, plus la cup est grosse, plus le risque de contracter un syndrome du choc toxique est élevé.
D’ailleurs, l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a réalisé en 2018 une expertise sur la sécurité des protections intimes et a fait en 2020 une évaluation complémentaire sur les coupes menstruelles et les tampons. Le but était de mieux comprendre la composition de leurs matériaux et d’estimer les risques par rapport au staphylocoque doré et donc au syndrome du choc toxique. Les essais ont montré qu’il y avait des substances chimiques dans les tampons et les coupes menstruelles mais qu’il n’y avait pas de dépassement des seuils sanitaires. Ils n’ont pas montré de relation directe entre les propriétés physico-chimiques des matériaux des tampons et cups et un risque d’augmentation du syndrome.
Mais L’ANSES recommande quand même aux fabricants d’améliorer la qualité de leurs produits pour éliminer totalement ou réduire le plus possible la présence des substances chimiques, qui, si elles ne causent pas de syndrome du choc toxique, peuvent être liées à d’autres problèmes comme les irritations, mycoses, vaginoses, infections urinaires ou vaginales, et autres.
COMMENT RÉDUIRE LES RISQUES DE SYNDROME DU CHOC TOXIQUE ?
Les mesures d’hygiène à respecter
Les protections hygiéniques internes ne sont pas nécessairement dangereuses ! Mais il faut absolument respecter les règles d’hygiène donc se laver les mains avant et après la pause et le retrait des cups ou tampons. Et surtout changer ces protections régulièrement.
Les boîtes de tampons indiquent que ces derniers peuvent être portés jusqu’à 8h sans problème, idem pour les cups... Mais les médecins conseillent de garder les protections internes au maximum 4 à 6h et de ne pas dormir avec ! Car c’est souvent la nuit que l’on a tendance à garder ces protections plus longtemps. Il est aussi conseillé de privilégier les protections en coton au lieu des protections synthétiques.
Si vous voulez vraiment utiliser un tampon, attendez le début de vos règles avant d’en utiliser. Evitez d’utiliser un tampon par mesure de précaution lorsque vous attendez vos règles ou pour d’autres types de pertes. Et surtout, utilisez des tampons ou une cup ayant un pouvoir absorbant minimal, le juste nécessaire pour répondre à vos besoins.
Pour éviter les risques, le plus simple c’est d’utiliser des protections externes !
Les différentes protections hygiéniques externes
On a d’abord la culotte menstruelle ! Avec une protection externe comme la culotte menstruelle, le sang ne stagne pas à l’intérieur du corps, ce qui ne permet pas à la bactérie responsable du syndrome du choc toxique de se développer. C’est un moyen de protection qui se démocratise de plus en plus ! Discrète, et super confortable elle peut vraiment être utilisée à tous les âges : du début des règles jusqu’à la ménopause ! Pour l’utiliser, il suffit d’enfiler la culotte. A la fin de la journée, on la rince à l’eau claire et froide, puis on la passe en machine. Et ensuite on peut la réutiliser dès qu’elle est bien sèche. Pour un flux moyen, la culotte FEMPO peut offrir jusqu’à 12 heures de protection en moyenne.
La composition des FEMPO est très simple : entre le tissu 100% coton qui compose l’intérieur de la culotte et l’extérieur en lycra, il y a un tissu en fibre de bambou : naturellement super absorbant et anti-odeur, et une membrane imperméable et respirante qui permet de rester au sec.
La culotte menstruelle représente donc une solution plus qu’intéressante en termes de protections hygiéniques : lavée avant chaque utilisation elle est sans risque sanitaire et sûrement une des solutions les plus confortables. Elle a aussi l’avantage d’avoir un impact écologique moins important, puisqu’en délaissant les protections jetables, on réduit forcément son empreinte écologique ! Et puis surtout, on réduit les risques de contracter un syndrome du choc toxique.
N’hésitez pas à faire un tour sur notre article pour savoir quelle culotte menstruelle FEMPO est faite pour vous ✨
Ensuite, on a les serviettes hygiéniques jetables, c’est la protection la plus répandue. Elles sont pratiques car elles sont jetables et faciles à mettre en place. Elles coûtent en moyenne un peu moins cher que les tampons mais présentent les mêmes désavantages économiques, puisqu’il faut en racheter tous les mois, et écologiques puisqu’il s’agit d’un produit à usage unique. Des questions se posent sur la composition des serviettes jetables. Elles sont essentiellement composées de fibres synthétiques, similaires à celles que l’on trouve dans l’industrie de l’habillement. Elles contiennent aussi de nombreux dérivés de polymères issus de la pétrochimie.
On a retrouvé dans les tests faits sur les serviettes des traces de dioxine et de glyphosate. Les dioxines sont des perturbateurs endocriniens et le glyphosate un cancérigène. Les traces sont minimes et légales en vertu des réglementations européennes mais elles sont tout de même présentes. Il existe aussi des serviettes hygiéniques bio, qui ne contiennent pas de produits dérivés du pétrole, mais elles ne résolvent pas la question écologique, puisqu’il s’agit encore d’un produit à usage unique. Dans tous les cas, l’utilisation de serviettes permet de limiter les risques de syndrome du choc toxique !
On a également les serviettes lavables, alternative écologique aux serviettes hygiéniques classiques. Le principe est simple : le sang est récolté sur une serviette que l’on clipse généralement sur sa culotte, et que l’on lave ensuite en machine. La durée de vie d’une serviette lavable est de 3 à 5 ans. L’impact environnemental est plus faible, puisqu’on remplace totalement les protections hygiéniques jetables. Cette protection est pratique mais peut manquer de confort. Il n’est pas rare que la serviette ne tienne pas bien sur la culotte, ou encore que les pressions ou clips représentent une gêne, notamment lorsqu’on est assise.
QUEL TRAITEMENT POUR LE SYNDROME DU CHOC TOXIQUE ? COMMENT RÉAGIR ?
La première chose à faire absolument, c’est de retirer le tampon ou la cup. Ensuite, le syndrome du choc toxique est une situation d'urgence, il nécessite donc une hospitalisation instantanée, avec mesures de réanimation et antibiotiques. Une fois à l’hôpital, les médecins vous prendront en charge au plus vite, et vous donneront un traitement intraveineux pour maintenir votre pression artérielle. Après ça, ils pourront vous donner un traitement antibiotique pour que la toxine ne se propage pas aux organes vitaux. Le pronostic est généralement bon en cas de prise en charge rapide, d’où l’importance d’agir vite ! Dans le cas de Lauren Wasser, la toxine bactérienne avait atteint son coeur et entraîné une gangrène de ses jambes. Mais ces cas extrêmes sont très rares, dans la très grande majorité des cas, les personnes sont prises en charge tout de suite et ça se passe bien.
Il ne faut pas se faire d’angoisses inutiles mais il faut être consciente des risques qui peuvent être associés à certains types de protection. On peut ainsi faire des choix éclairés et prendre les bonnes décisions en cas d’urgence. En appliquant les conseils des médecins, aucun souci à se faire !
Si vous voulez en savoir plus sur le syndrome du choc toxique n’hésitez pas à consulter votre gynécologue, ou tout professionnel de la santé qui sera en capacité de vous répondre.